L'ombre parfaite

L'ombre parfaite est un pré-quel à la trilogie de dark fantasy de Brent Weeks l'Ange de la Nuit. Elle s'adresse essentiellement aux fans du cycle et en tout cas ne doit pas être lu avant, sous peine de spoilers importants !

L'ange de la nuit était il y a quelques années l'une de mes séries de livre préférée, elle n'a été "détrônée" que par d'autres excellentes œuvres, y compris une autre série du même auteur (Le Porteur de Lumière). C'est dire si mes attentes pour ce petit volume étaient hautes... et cela explique sans doute en bonne partie ma déception !

Que l'on soit bien clair, ce roman n'est pas mauvais en soit. Il permet de retracer l'origine de Durzo Blint - le mentor du héros de l'Ange de la Nuit - et sa transition du stade de héros immortel à celui d'être désabusé vivant dans l'ombre de la plus grande organisation criminelle au monde. Quand on a aimé la série originale, ça ne peut que faire plaisir de retrouver ce personnage clé, d'autant que ses actes auront une importance capitale par la suite.

Non, l'ennui, c'est qu'avec mes attentes, j'ai été désappointé quand j'ai réalisé que ce roman ne faisait pas 200 pages, mais bien 100 minuscules, le réduisant par la même au rang de "simple" nouvelle. La moitié fautive comporte un lexique détaillé et des plus classique (normalement peu utile pour le lecteur déjà fidélisé avec l'œuvre), mais aussi un second lexique - une véritable mise en abîme en fait - rédigé par... un historien fictif de l'univers du livre, et comiquement annoté par un autre. L'idée n'est pas mauvaise, notamment avec le second degré évident quand le correcteur suggère de se concentrer sur les batailles et les jolies poitrines pour intéresser le lecteur... mais insuffisant à mon goût.

Concernant l'histoire elle-même, vu sa durée, elle est lapidaire, d'autant plus que l'on jongle avec les périodes pour accéder directement aux moments les plus intéressants de la vie de notre héros. Comme ce dernier est en pleine décadence blasée post-traumatique (rien que ça), ses aventures contiennent leur part d'action et de sexe mal dégrossis. On appréciera quand même de retrouver des têtes familières de personnages secondaires du cycle et qui sont intéressant et prennent désormais un véritable côté humain, mettant en perspective certaines aventures futures.

C'est malgré tout un peu maigre à mon goût, et, si je suis toujours fan de l'auteur, je comprend qu'il n'a écrit ce pré-quel que pour se faire de l'argent faire plaisir aux fans qui le lui réclamaient avant de retourner à son œuvre maîtresse. A réserver aux fans de l'auteurs donc, et pas à quelqu'un désirant découvrir l'univers.

Pour finir sur une bonne touche cependant, ce livre comporte également 2 chapitres exclusifs que Brent Weeks à regretté d'avoir tronqué dans sa saga, et que j'ai beaucoup aimé, surtout qu'ils comblent une ellipse très intéressante qui m'avait intrigué.